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Keto billet n°1 – Mes débuts en keto

14 août 2021
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Tête baissée

Ca tâtonne !

Je me suis mise à l’alimentation keto ou alimentation cétogène le 28 décembre 2020. J’ai immédiatement suivi les conseils du seul livre que j’avais (merci à ma sœur de me l’avoir offert à Noël !) : le fameux Grand livre de l’alimentation cétogène de Nelly et Ulrich GENNISON. Avant toute chose, se peser tous les quinze jours.

Ensuite, le premier conseil consiste à faire du ménage dans ses placards. J’ai tout appliqué à la lettre : j’ai remisé dans un carton les boites de conserve de maïs, de pois chiche, de haricots rouges, le riz basmati, les pâtes, les paquets de farine, de sucre et de cassonade. J’ai viré les chips, les gâteaux apéros, les bonbons, les fruits au sirop et le chocolat noir au citron vert que j’adore. J’ai également libéré mon frigo du ketchup, de la sauce barbecue, des yaourts aux fruits, du jus de pamplemousse et de tous les produits dits « sucrés ». J’ai vidé mes réserves de biscottes et de pain suédois. J’ai tout mis dans un placard dédié aux invités.

Je me suis retrouvée avec une cuisine presque vide. C’est alors une drôle d’impression qui s’est emparé de moi : j’allais devoir remplir mes étagères de choses que je ne connaissais pas. Je suis allée au magasin bio et alimentation du coin et j’ai fait un plein de farine de coco, huile de noix de coco, huile d’olive, poudre d’amande, graines de tournesol, amandes entières, graines de chia et tout ce que je trouvais de compatible avec le kéto sans trop savoir ce que j’allais en faire. J’ai acheté de la poudre de noisette, de la poudre de noix de coco, du tahin, des graines de sésame. J’ai acheté des choses que je n’avais jamais vues, que je ne savais pas cuisiner et qui ne me faisaient pas envie mais qui entraient dans la composition des recettes cétogènes du livre que j’avais eu à Noël.

Par ailleurs, il fallait que j’aie des placards pleins, ça me rassurait. La perspective de n’avoir « rien à manger » m’angoissait. Il fallait « remplir » l’espace de nourriture dans ma cuisine.

Durant la première semaine de ma nouvelle alimentation céto, j’ai été prise d’une frénésie de découvertes. J’ai testé de nombreuses recettes du Grand livre de l’alimentation cétogène : le pain de coco, les crackers, les gressins et la pana cotta. J’ai également fait une fritada au saumon et une tarte aux courgettes. Je voulais tout tester. Tout avait l’air bon mais pourtant tout était différent. C’était un autre monde qui s’offrait à moi : de nouvelles saveurs, de nouvelles textures dont certaines me déplaisaient alors que d’autres m’enchantaient. J’étais excitée de ces découvertes. Je mangeais enfin du fromage et buvais pour la première fois de ma vie du café dans lequel je noyais une noisette de beurre. Pendant les quinze premiers jours, j’ai mangé sans complexe, sans retenue : tout ce que je mangeais était céto, donc permis ! En deux semaines, j’étais passée de 115 à 122 kilos.

Quoi ? Est-ce que j’étais en train de me prendre une grosse claque ? Oui, parfaitement.

Qu’est-ce que j’avais encore mal fait ? Qu’est-ce que je n’avais pas compris ? Pourquoi tout ce qui semblait fonctionner chez les autres ne marchait pas sur moi ? De quelle injustice étais-je la victime ? Encore une fois dans ma vie, rien ne se passerait comme je le voulais ! J’ai paniqué, j’ai pleuré, j’ai craqué. On était en plein mois de janvier, il faisait froid et il pleuvait mais je suis partie marcher trois heures en pleurant toutes les larmes de mon gros corps. J’avais dépensé une fortune en produits qui me faisaient grossir.

Morgane, Help !

J’ai fini par appeler Morgane, ma diététicienne. Morgane est le genre de personne à l’écoute et respectueuse de ses patients, pas moralisatrice et douée d’un véritable talent en matière de diplomatie. Elle m’a dit de passer la voir immédiatement à son cabinet, qu’elle me prendrait entre deux rendez-vous. Elle m’a d’abord écoutée puis elle m’a pesée. Les chiffres de sa super balance étaient les mêmes que ceux de la mienne. Pas d’erreur. J’étais désespérée, abattue, vaincue, condamnée à l’obésité morbide jusqu’à l’arrêt cardiaque. Elle m’a écoutée jusqu’à ce que je me calme. Puis, tout en douceur, elle m’a amenée à faire le point sur mon alimentation de ces derniers jours. Et je lui en ai fait la liste : le pain de coco, les crackers, les gressins, les pana cottas aux framboises, le chocolat à 85% à la fin de chaque repas, les yaourts grecs aux graines, les plats en sauce, les fromages, les tartes et les fritadas. Le verdict est tombé.

Evidemment, je mangeais trop : je dépassais largement les 20 grammes de glucide par jour et j’explosais le compteur de calories. Normal que je grossisse. Elle m’a dit que je n’y couperai pas : il fallait que je me mette à compter, au moins au début. Peser ma nourriture et compter les glucides. Manger plus de protéines entières, moins de glucides cachés. C’est-à-dire, plus de viande ou de poisson et moins de plats préparés à base de poudre d’amande.

J’ai compris que « céto » ne voulait pas dire « à volonté ».

Ce n’est pas parce qu’un aliment est compatible avec l’alimentation cétogène qu’on peut en consommer sans modération. Il allait falloir que je familiarise avec la nuance, la progressivité et la patience.

Regarde ce que tu manges !

Pour mieux me suivre dans mon quotidien, Morgane m’a proposé de prendre en photo mes assiettes de repas. Toutes mes assiettes. C’est comme ça qu’est née ma page instagram « bichette.cetogette ». Depuis le 25 janvier 2021, je poste TOUT ce que je mange, TOUTES mes assiettes, même moches, même répétitives, mêmes pas bonnes, même ratées ! C’est mon journal de bouffe, mon repère et désormais mon rituel. Quand je me pose des questions sur le pourquoi d’une stagnation ou d’une reprise de poids, je file regarder mes photos. J’ai appris à analyser ces images : la quantité, la qualité, la composition, la fréquence, etc. J’ai également découvert les comptes Insta de personnes qui donnent des infos sur le kéto, qui partagent leur vécu, leurs galères, leurs réussites et, bien sûr, leurs recettes. Enfin, je n’étais plus seule dans cette aventure !

Fin janvier 2020, j’avais donc des placards pleins de produits kéto-compatibles, mais il allait falloir que j’apprenne à gérer mes compulsions alimentaires, ma gourmandise et mes peurs de manquer. C’est toute une éducation que j’ai dû faire et que je fais encore aujourd’hui, même après près de 40 kilos de perdus. Changer sa façon de manger demande une implication totale de son être. Je crois qu’on a toutes et tous besoin de soutien pour y arriver. Et l’un des soutiens les plus importants que j’ai trouvé, c’est celui de celles et ceux qui vivent la même aventure que moi. Je suis un peu drama-queen, je sur-réagis souvent, vous le verrez. Voir que d’autres sont passés par les mêmes étapes que moi me rassure, me tempère. Alors merci à tous ceux qui partagent leur expérience kéto ! Vous ne le savez pas mais vous m’avez sauvée de nombreux drames… mais ce sont d’autres histoires !

En attendant, keep calm and stay keto !  

Bichette

6 réponses

  1. Très bonne entrée sur le blog !!
    Je pense que je vais adorer suivre tes billets au fur et à mesure que tu les proposeras.
    Merci pour ton histoire, et felicitztions à toi.
    A bientôt pour de prochaines lectures 😉

  2. Merci pour cet excellent partage.
    Il est très enrichissant et intéressant. Il permet de comprendre certains mécanismes.
    À bientôt pour la suite de tes aventures

  3. Un plaisir de lire une histoire comme la tienne. Elle fera écho à plus d’une personne je n’en doute pas et rassurera ceux qui doutent. Merci Marine, hâte de lire la suite

  4. Merci à toi pour ton partage et ton honnêteté, c’est rafraîchissant ☺️.
    C’est chouette ce blog et la diversité des personnalités et des partages.
    Moi aussi je bénéficie des différents sites insta pour apprendre et grandir dans mon changement de mode d’alimentation qui a débuté il y a maintenant presque 5 mois grâce à ma sœur également .
    À plus…

  5. Marine,
    On a beau se connaître depuis plus de 20 ans, en lisant ce premier billet, je te découvre encore. Tu as traversé un champ de bataille émotionnel.
    Une chose que j’ai bien compris sur ce 1er billet est que dès tout petit, on ne nous apprend pas à nous alimenter. Ce qui est totalement différent de manger ou se nourrir. Les motivations diffèrent énormément d’une personne à une autre.
    Hâte de continuer à te lire et surtout à déguster tes nouvelles découvertes culinaires.

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