Chapitre 1 – Analyse à chaud.
Nous sommes jeudi 11 août 2021, je commence à écrire ce billet à 21h30 car je viens de recevoir les analyses de sang et d’urine que j’ai faites ce matin.
Hier, je suis allée voir mon médecin généraliste et on en a profité pour faire un bilan complet. Cela faisait 6 mois que nous ne nous étions pas vues et, en 6 mois, j’ai tout de même perdu 16 kilos ! Pour moi, c’est une fierté. Pour mon médecin, c’est bien mais c’est aussi le signe qu’il faut vérifier que tout fonctionne correctement.
Pas de mauvais suspens. Mes résultats d’analyse en main, je constate avec effarement plusieurs mauvaises nouvelles :
- Un taux très élevé de Cholestérol LDL (le mauvais) qui me donne un taux global de cholestérol au-dessus des moyennes admissibles.
- Un taux de protéine C réactive largement supérieur aux standards.
- Un taux d’acide urique qui défonce le plafond.
- Une glycosurie au-delà des taux recommandés (ce qui veut dire que j’ai du glucose dans les urines)
- Une carence en vitamine D (ça, j’ai l’habitude, il faut que je me complémente régulièrement)
- Et pompon sur la Garonne, aucune trace de cétones.
Je n’ai pas encore eu mon médecin au téléphone pour en parler, j’imagine que ce sera chose faite demain. Je ne suis pas scientifique et je n’ai fait aucune étude de médecine. Je ne sais donc pas analyser les données chimiques que j’ai sous les yeux.
Je suis comme tout le monde, direction internet.
J’ai passé ma soirée à aller chercher des explications. Et voici ce que je comprends :
- Un, je ne suis pas en cétose. C’est dingue mais entre ce que je croyais et le résultat de l’analyse urinaire, c’est le résultat de l’analyse urinaire qui doit avoir raison. Je dois donc revoir mes plats de ces derniers jours sous l’angle des glucides. Une remise en cause et un rééquilibrage s’impose. Je vais devoir passer au scanner l’ensemble de mes derniers repas.
- Deux, j’ai manifestement un problème de sucre. La glycosurie, c’est le glucose dans les urines. Normalement, il ne devrait pas y en avoir car les reins doivent empêcher la libération du glucose. Or, chez moi, les reins ont l’air de ne pas bien faire leur travail. Cela pourrait être un signe de diabète de type 2.
- Trois, j’ai un taux de protéine C Réactive qui, si j’ai bien compris ce que dit le dieu internet, est le signe que j’ai une inflammation. Et effectivement, j’ai une bronchite (en plein mois d’aout, j’adore ma vie !). Ceci explique peut-être cela ?
- Quatre, j’ai un problème de traitement des déchets dans le sang. C’est le taux élevé d’acide urique. Je ne comprends pas bien comment analyser les données que j’ai sous les yeux. Je vois un peu de tout sur différents sites et je n’ai aucun recul pour faire un tri pertinent mais il semble que ce ne soit pas anodin.
Il est évident que j’ai besoin de l’avis de mon médecin. Il est également évident que je ne reste pas insensible à toutes ces informations.
La perte de poids est importante mais l’état de santé général l’est tout autant. En ce 11 août 2021, je pèse 92 kilos mais au regard de ces dernières analyses, je suis en plus mauvaise santé que quand j’en pesais 108. J’ai repris mes analyses de mars 2021 et elles étaient parfaites ! A part la vitamine D (très commun), tout allait bien.
J’avoue que je me sens déstabilisée car d’une part je ne ressens aucun symptôme me disant de m’alarmer, je me sens même en pleine forme, et d’autre part, je n’ai pas envie de quitter le kéto.
Que va dire mon docteur ?
Bien sûr, il n’est pas question ici de changer radicalement de vie et de replonger dans l’alimentation glucidique. Au contraire même. J’imagine déjà mon médecin me dire que je vais devoir arrêter de manger de la charcuterie, des poissons gras et du fromage. Je suis sûre qu’elle va me demander de ralentir la viande rouge et de préférer le poulet grillé avec des légumes vapeur. J’ai peur de ses recommandations… On les connait tous, ces fameux conseils diététiques de restriction à tout-va qui ont l’effet (sur moi en tout cas), de favoriser mes pires crises d’hyperphagie et de compulsions alimentaires.
J’espère que mon docteur va me faire faire un nouveau bilan complet dans les jours qui viennent, pour vérifier ces données. J’ai l’espoir, très immature je l’admets, que, peut-être, les résultats d’aujourd’hui sont tronqués.
Tout ce que je sais et qui m’exaspère.
Je sais qu’il ne faut pas réagir à chaud, qu’il ne faut pas s’énerver, qu’il ne faut pas aller regarder sur internet des informations médicales, qu’il ne faut pas tirer de conclusions hâtives, qu’il ne faut pas perdre ses nerfs. Il faut rester calme et sereine. Respirer profondément et se dire que tout ira mieux demain quand je discuterai avec mon médecin. Je sais que ça ne sert à rien de se faire des nœuds au cerveau, d’imaginer le pire, et gnagnagna !!! Bordel de merde !!!
Je vais être honnête : je suis archi contrariée, inquiète et en colère contre ces putains de résultats. Moi qui me croyais en pleine forme ! Il semble que je sois aveugle à ma propre condition physique ! Je suis dégoutée parce que ces résultats veulent dire que je me suis trompée. Alors que j’avançais avec confiance en moi (ce qui ne m’arrive pas souvent), je me prends un gros stop en pleine face. Je sais que ce n’est pas grave, que ça va s’arranger et que, quoiqu’il arrive, je saurai m’adapter. Je sais. Mais là, sur le coup, ce soir, ça m’attriste et me décourage.
Je ne suis pas en cétose.
J’ai un problème d’élimination du glucose, ce qui est un signe de diabète de type 2.
J’ai les reins qui déconnent.
J’ai le droit d’être bouleversée, non ?!
L’heure des comptes
En même temps, si je ne suis pas en cétose, c’est peut-être normal que mon corps réagisse mal à tout le gras que je mange… Mais comment cela est-il possible ? Comment ne suis-je pas en cétose ?
Je ne bois pas d’alcool. Je ne mange que très peu de produits transformés. Je ne mange pas de pain keto, ni ne prends de dessert keto plus d’une fois par semaine. Je cuisine exclusivement des produits frais, des légumes verts avec des viandes et des poissons que je cuisine moi-même. J’ai même supprimé la poudre d’amande pour baisser plus encore les glucides. Je fais même du OMAD (One Meal A Day, un repas par jour) depuis un mois. Bordel, qu’est-ce que je fais de si mal ? Oui je mange du gras, il en faut, mais très rarement de la charcuterie ! Les tomates cerises avec la salade sont-elles responsables ? Le carré quotidien de chocolat à l’érythritol est peut-être coupable ? Ou alors ma poudre MCT dans le café ? Tout cela sera à réfléchir à tête reposée. Il va falloir que je ressorte la calculatrice et, à nouveau, compter toutes mes macros.
Chapitre 2 – Analyse à froid
Nous sommes le 3 septembre 2021. Plus de trois semaines se sont écoulée depuis mes dernières analyses de sang. Rien ne s’est passé comme je le pensais.
Mon médecin m’a fait un débrief complet sur mes analyses qui m’avaient tellement bouleversées. Elle m’a grondée en me disant que j’avais commis une erreur en allant me faire prélever le sang alors que j’avais une bronchite. J’étais censée savoir que les inflammations faussent tous les résultats. En réalité, c’est surtout son erreur à elle, car c’était à elle de me dire d’attendre que ma bronchite se calme avant d’aller faire mes analyses. On connait la susceptibilité des docteurs, n’est-ce pas ?!
Je me suis remise de mon inflammation des bronches et j’ai refait une prise de sang cette semaine. Cétose OK, niveau de cholestérol OK, pas d’excès d’acide urique, glycosurie OK. Tout ce qui n’allait pas le 11 août, va bien le 2 septembre.
Tout ça pour ça.
Chapitre 3 – Analyse de l’analyse
Et alors maintenant ?
Je suis censée me remettre en question ? Je suis censée tirer une leçon de cette aventure et me dire que je n’aurais pas dû m’inquiéter comme je l’ai fait ? Je suis censée être désormais déterminée à ne plus aller sur Internet me renseigner parce que je n’ai pas les connaissances médicales de base pour comprendre les données les plus élémentaires ? Je suis censée prendre l’engagement vis-à-vis de moi-même de rester calme la prochaine fois que cela arrivera ? Je suis censé faire un mea culpa pour « en prendre de la graine » ?
Et bien, je vous le dis très simplement : non.
Oui, j’ai appris de cette expérience. Elle m’a surtout appris qu’en matière de perte de poids, de sortie de l’obésité, en matière de lutte contre son surpoids chronique, on est toujours fragile émotionnellement. On ressent la peur que ce qu’on entreprend ne fonctionne pas. C’est le signe d’un manque de confiance en soi parce que manque d’expérience.
La perte de poids est une course qui ne se joue pas que sur la balance.
Quand j’ai décidé de manger cétogène, c’était aussi pour une raison de santé générale, pour ne pas être carencée et ne pas prendre de risque avec mes artères ou mes reins. Alors, des résultats d’analyse qui tombent un soir et qui disent tout et n’importe quoi, il me semble normal que cela me fasse me poser mille questions et chercher des réponses un peu partout. C’est normal d’être maladroite, ça veut juste dire que je fais les choses en pleine conscience et que j’ai à cœur de les faire bien.
J’ai surtout appris que la première erreur a été celle de mon médecin qui ne m’a pas dit d’attendre la fin de ma bronchite avant d’aller me faire piquer.
Perdre du poids, ça rend solide, je vous le dis ! C’est une aventure qui ne s’arrête jamais.
Une réponse
Il existe des bandelettes très pratiques qui testent – en 30 secondes – l’état de cétose dans l’urine, je les utilise chaque jour depuis que j’ai commencé ce régime et j’ai vite appris ce qui me fait sortir de cétose, et comment y retourner (30 minutes de jogging), je les recommande vivement.